Un mal français

Pour quelle raison les français grognent-ils ? J’ai beau retourner ça dans tous les sens, je ne trouve pas de réponse à cette question pourtant toute simple. Nous avons à disposition une couverture santé que beaucoup rêveraient d’avoir, nous ne connaissons pas une crise majeure comme la Grèce, séminaire entreprise et malgré tout nous râlons en permanence. C’est carrément étonnant, de mon point de vue. La semaine dernière, j’ai participé à un incentive à Dubrovnik où j’ai débattu de cette fascinante question avec plusieurs personnes. Et nous nous sommes avisés que nous râlions tout de même énormément pour des détails, globalement. Mais pourquoi ? Mais pourquoi cette façon de penser ? Apparemment, aux yeux de certains, c’est le legs de la Révolution française, qui est par essence protestataire. Mais cet argument est spécieux : la révolution est lointaine. Je crois que cet état d’esprit dérive de notre pessimisme. Des scientifiques ont découvert que nous sommes globalement plus défaitistes que les nigérians ! La parenté entre pessimisme et râlerie me semble assez criante. Toutefois, cela conduit à une autre question : pourquoi sommes-nous donc autant pessimistes ? Ecoutez les sermons électoraux qui remplissent les médias : chaque candidat prend un malin plaisir à diffamer le « système »dresser la liste de tout ce qui ne va pas. Et ces ronchonneries, nous y prêtons l’oreille. En revanche, nous ne parvenons pas à voir la partie du verre qui est pleine. Il y a un écart extraordinaire entre le réel et notre regard : notre pays est une démocratie importante, et sommes convaincus de vivre au pire endroit qui soit. Et le plus étonnant, c’est que personne ne parvient à dire pourquoi nous pensons ainsi ! Les articles que j’ai trouvé sur internet font une pirouette sur cette question, et préfèrent présenter les avantages qu’il y a à râler (c’est une soupape de sécurité, etc. Cependant, c’est pour moi une fausse réponse, et passe sous silence tous les problèmes que cela pose ! Quoi qu’il en soit, la demeure à ce jour intacte. Si j’étais un bon français, je terminerais sur cette pensée négative, mais, je vais dire un dernier mot : cet incentive . Je l’ai trouvé royal. Voici l’agence qui nous l’a proposé, pour les curieux.

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