Motivé, motivé

C’est incroyable, quand j’y pense. Il y a quelques années, quand on me présentait le prochain challenge commercial, j’avais tendance à l’avoir mauvaise. J’ai travaillé pour plusieurs entreprises qui savaient davantage manipuler le bâton que la carotte. Dans ces boîtes old school, on nous demandait de nous donner à fond mais donnait très peu en échange. Et se donner à 100 % pendant des semaines pour gagner des bonbons (authentique !), ça peut être passablement blessant. La société pour laquelle je travaille désormais semble cependant avoir être un peu mieux qualifiée pour manager. Parce que quand elle organise un challenge commercial, la prime est à la hauteur de l’effort demandé. Et ça, ça change tout. Du coup, c’est avec impatience que je découvre les nouveaux challenges, et je me donne à 200 %. C’est comme ça que j’ai déjà gagné un MacBook, une box, des places de cinéma (pour un court challenge)… Si j’étais déjà enchanté de ces avantages, le mois dernier, challenge commercial j’ai cependant remporté le gros lot : un voyage de 5 jours en Australie ! Au début, je dois admettre que je n’étais pas franchement inspiré à l’idée de ce voyage. Si j’avais eu le choix’aurais de loin préféré faire un voyage avec ma moitié. Parce qu’il s’agissait d’un voyage entre collègues, bien sûr (histoire de renforcer les liens dans l’entreprise). Le principe sous-jacent me gênait assez. Un voyage entre collègues, ce n’est pas véritablement du boulot, mais c’est quand même loin d’être des vacances. On ne se conduit pas au travail comme on se comporte à la maison. Il y a un rôle à jouer, celui du gars qui se divertit parce qu’il est en vacances, mais tout en faisant garde à se faire voir de telle ou telle manière, parce que ses collaborateurs sont à portée d’oreilles. Du moins, c’est ce que je croyais avant d’y aller. Parce qu’une fois sur place, je me suis surtout rendu compte qu’un trip entre mecs, ça permet également d’être naturel. Quoique d’un naturel assez différent de celui qu’on a avec sa femme. J’ai dû perdre quelques neurones au cours de ce voyage, mais de temps à autre, ça fait quand même du bien. Je craignais que les activités qu’on nous propose sur place soient une calamité. Vous avez déjà certainement subi un tel moment : vous vous retrouvez embarqué dans une activité où vous avez l’impression d’être du bétail touristique. J’ai déjà eu l’occasion de vivre ce genre de moment au cours d’un voyage, et ça ne m’a vraiment pas plu. Mais la DRH a, là aussi, su tirer son épingle du jeu : c’est une agence spécialisée qui a tout organisé de bout en bout, et nous a concocté un séjour vraiment authentique. Si le programme a été un peu chargé (nous sommes rentrés épuisés), ça a été un vrai bonheur : il ne s’agissait pas d’un séjour touristique (le colon parmi les indigènes), mais d’un séjour authentique où nous avons non seulement découvert la culture locale mais également échangé avec les habitants et les autres collègues. Je craignais surtout que les activités organisées sur place soient consternantes. Vous savez, comme ces chasses au trésor où on a l’impression de revenir en centre aéré. La direction a fait d’une pierre deux coups, sur ce coup-là : elle a satisfait les salariés grâce à un voyage, mais a aussi contribué à améliorer la communication entre ces derniers. Depuis ce voyage, je me dis que je suis d’une certaine manière arrivé à destination. Pendant une longue période, j’ai changé de boîte comme de chemise. Alors qu’aujourd’hui, je me surprends à ne même plus ailleurs. Et vous savez quoi ? Ca change la vie, de se sentir arrivé quelque part.

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