Le dernier rayon

Les énarques aient réussi à rendre le libre marché responsable de tout ce qui déconne sur Terre. Et par-dessus tout à en convaincre les électeurs. J’ai encore eu l’occasion de m’en rendre compte la semaine dernière, à l’occasion d’un colloque qui avait lieu à Londres, dernièrement, , lors duquel j’ai croisé un participant qui défendait l’idée selon laquelle le libre marché, de par son insistance sur l’intérêt particulier, est au fond l’instigateur des problèmes que nous rencontrons. Un un Chinois moyen aurait sans doute pas aussi négatif envers le libre marché. Pour lui, la croissance manifestement le corollaire de la liberté occasionnée par le libre-échange. Et cela va même plus loin : de nos jours, pas mal de pays en voie de développement manquent encore de libre marché ! La mesure dans laquelle la plupart des élites réagissent pour neutraliser le libre marché dans la plupart des pays montre bien quelle est la perte de pouvoir qu’eux et leurs amis ont à subir. Un Mexicain vivrait mieux, s’il avait l’opportunité de choisir sa compagnie téléphonique avec le libre marché ? Un agriculteur d’Afrique ne s’en porterait que mieux si l’UE optait sincèrement le libre marché et rompait avec la tradition consistant à entretenir à coups de subventions sa propre agriculture européenne. Un Nigérien serait-il tellement affligé s’il pouvait enregistrer sa son domaine sans devoir donner de dessous-de-table ? Un agriculteur congolais ne rêverait-il pas de détenir un tracteur, sans qu’il ait à craindre de se le voir confisquer pour une raison parfaitement autoritaire ? Pour la plupart des gens, plus de libre marché est en fait un fantasme, celui de pouvoir choisir où l’on souhaite aller et venir et d’commercer, sans qu’il y ait intervention des autorités. Comme j’ai pu m’en apercevoir une fois encore pendant ce meeting à Moscou , ce sont dans la plupart des cas les Européens qui désavouent l’idée du libre marché. Cette révulsion s’exprime d’un certain nombre de manières, en érigeant le protectionnisme comme seul moyen de préserver les citoyens et les entreprises contre la concurrence effroyable des autres pays. Mais il ne faudrait pas oublier que cette concurrence « implacable » sous la forme d’un plus vaste choix et de prix inférieurs.